ACCORDEON

Présentation

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Accordéon bisonore

Le musicien ouvre et referme le soufflet central, positionné entre les deux parties droite et gauche de l'instrument, munie chacune d'un clavier : une partie droite, qui reste statique, et une partie gauche, qui s'écarte et se rapproche de la partie droite à chaque va-et-vient du soufflet (On parle de "Tiré" ou de "Poussé" du soufflet). En même temps, l'instrumentiste appuie sur les touches des claviers de l'instrument pour décider des notes à produire. L'air du soufflet passe ainsi dans le mécanisme, et actionne une ou plusieurs anches accordées à la lime et au grattoir. L'anche au repos possède une courbure qui la porte "au vent" : le réglage de cette courbure a pour but de permettre et faciliter l'attaque, à toutes les puissances.

Dans l'accordéon, deux anches sont montées côte à côte, une de chaque côté de la plaquette, en "push-pull". Une membrane (en cuir ou en vinyl) sert de clapet et interdit le passage de l'air à travers l'anche jumelle. Ainsi une seule des deux anches fonctionne à la fois, suivant le sens d'action du soufflet.

La vibration est due à un phénomène dit de relaxation : elle n'est donc pas sinusoïdale et comporte de nombreux harmoniques responsables d'une famille typique de timbres. Les harmoniques sont utilisés pour faciliter l'accord des basses fréquences (< 100 Hz).

La fréquence de vibration est pratiquement indépendante de la puissance du souffle d'air, l'anche vibrante jouant d'ailleurs, à pleine puissance, le rôle de limiteur de débit. Cependant, lorsque des anches de fréquences extrémement proches (différence inférieure à 1 Hz, tout au plus) sont alimentées en air par un système commun, il arrive que l'anche la moins stable en fréquence s'accorde à la fréquence de l'autre par effet de "couplage" ou "pilotage", masquant leur "désaccord", voire interdisant un vibrato différentiel intentionnel de fréquence inférieure à 1 Hz.

Dans l'accordéon, les anches donnant les sons les plus graves (< 50 Hz environ) ont une longueur de près de 10 centimètres et sont chargées, près de leur extrémité vibrante, par une masse de plomb ou de laiton. Les anches produisant les sons les plus aigus (plus de 6 Khz dans l'aigu du piccolo) ont une longueur inférieure à 6 millimètres.

Anche accordéon.jpg

En raison de la très courte longueur d'onde des sons les plus aigus produits (de l'ordre de quelques cm) on constate souvent des phénomènes d'ondes stationnaires dus aux "obstacles" à leur propagation (cases exiguës du sommier qui supporte les plaques, soupapes...) qui peuvent affaiblir, voire neutraliser totalement, le son produit. Des solutions empiriques de facture permettent d'éliminer ce phénomène.

L'accord se fait en jouant sur les paramètres raideur et masse : on augmente la fréquence en diminuant la masse par enlèvement de matière (limage d'épaisseur) à l'extrémité libre de l'anche (ou de sa charge rapportée). On diminue la fréquence en diminuant l'épaisseur (raideur) de l'anche (enlèvement par grattage : (grattoir) prés de sa partie fixe, flexible (le "ressort").

Une anche vibrante de grandes dimensions et de fréquence infrasonique, destinée à produire un vibrato en amplitude, a été utilisée dans l'accordéon de concert Cavagnolo : cette anche est placée dans une paroi séparatrice (équivalente à une "plaque") disposée entre le soufflet et la "caisse du chant". Ce système générateur de vibrato semble être resté sans suite en raison, sans doute, de sa fréquence invariable, de son effet trop systématique (un accord, grave ou aigu, vibre "en bloc" ) et de sa limitation du débit d'air (contradictoire avec l'expressivité naturelle de l'instrument), en dépit de la présence d'un moyen de neutralisation : une très large soupape.

Avantage

Véritable homme-orchestre à lui tout seul, l'accordéoniste peut exécuter le rythme aussi bien que la mélodie et l'harmonie, ce qui lui a valu cette place importante dans les bals populaires français.

Cet instrument aux accords tout faits et à la sonorité "désaccordée" ne suscita pas l'adhésion de tous d'où, dès les années trente, l'invention des basses chromatiques (clavier mélodique de main gauche similaire à celui de la main droite, remplaçant grâce à un convertisseur le clavier traditionnel basse-accord) et la présence possible de registres permettant de changer la sonorité de l'instrument en appuyant sur un bouton.

Il existe plusieurs sortes d'accordéons qui se différencient d'une part par l'organisation des notes sur les claviers et d'autre part par la manière de produire des notes en actionnant le soufflet.

L'accordéon chromatique possède les 12 demi-tons de la gamme chromatique. Une touche enfoncée produira la même note que l'on tire ou que l'on pousse le soufflet. Certains ont des boutons, d'autres des touches de piano. Suivant les modèles, la tessiture peut dépasser 4 ou 5 octaves.

Les accordéons diatoniques peuvent jouer des gammes diatoniques. Une touche enfoncée ne produira pas la même note selon que le musicien tire ou pousse le soufflet. On dit qu'il est bi-sonore.

Ces deux descriptions correspondent aux deux familles d'accordéons les plus répandues. De nombreuses variantes ont été réalisées (chromatique bi-sonore, diatonique mono-sonore).